27 oct. 2011

A deux heures de notre chez-nous britannique : Manchester.

Plantons le décor :
nous sommes dimanche, 8h du matin, ciel nuageux, quatre bretons se retrouvent, direction le Nord, en car.




Nous arrivons dans la ville, nos clichés se confirment :
Manchester est bien la plus vieille ville industrielle du monde,
et depuis, le béton, la brique, le fer et l'acier cohabitent dans un joyeux-ennuyeux bordel architectural.

Comme à Birmingham, la première impression fait plus peur qu'envie.



Mais, armés de cartes, nous voila à arpenter les rues du centre-ville, et, au fur et à mesure, à laisser de côté nos préjugés.














Nous marchons tranquillement dans la ville pour nous rendre au musée « Art et Galeries » de Manchester. En chemin, nous croisons régulièrement des silhouettes arborant un maillot rouge, sans y faire trop attention.
Nous tombons sur des petites places sympa, des rues commerçantes, et des quartiers assez différents les uns des autres.


On arrive à destination.
Le musée est petit, mais gratuit, alors ça compense.








La faim commence ensuite à se faire sentir, nous trouvons donc un bar/restaurant australien où poser nos fesses. De grands écrans affichent la défaite de la France à la finale de rugby. Nous ne sommes pas là pour pleurer sur notre score devant des anglais qui se marrent en regardant la rediffusion du match, on fait donc comme si de rien n'était...







Mais en une heure, le bar se remplit de jeunes - et moins jeunes -  anglais, une bière à la main, habillés de maillots rouges "Manchester United". Et oui, nous nous retrouvons sans le savoir à Manchester, le jour où s’affrontent sur un terrain de foot les deux équipes de la ville, "Manchester City" et "Manchester United". Il est 13h, et tous crient, sursautent, applaudissent à la moindre action de leur équipe. Le restaurant est plein à craquer, des écrans plats énormes sont apparus partout et nous sommes coincés au beau milieu des supporteurs de Manchester United, qui, à la surprise générale, vont perdre ce jour-là 6-1 ...


Il y a une majorité d'hommes dans le bar, mais pas seulement. En tous cas, ce sont les seuls à bénéficier d'un avantage lorsqu'ils vont aux toilettes : un homme les attend pour leur donner du savon, essuyer leurs mains, et leur mettre un petit peu de parfum, avant de retourner voir le match. (François n'a pas encore testé, mais il paraît que dans certaines boîtes de nuit, un mec te met aussi du déo avant de repartir danser)

Au bout d'un moment, et malgré l'ambiance du bar, nous nous décidons à repartir pour un musée. (oui, oui!). Même si Adrien et François sentent bon le Yves Saint Laurent après avoir mangé un hamburger, c'est une autre chose qui nous surprend en sortant du bar.

En effet, nous voyons qu'il y a deux entrées séparées pour les supporteurs des deux équipes, le tout surveillé par deux agents de sécurité. A l'intérieur du bar, l'étage est réservé aux supporteurs de Manchester City, et le rez-de-chaussée à l'autre équipe. Les gardiens veillent à la séparation des supporteurs, même si,  au final, les deux équipes sont originaires de la même ville.
Attention, à Manchester, on ne rigole pas avec le foot !
Les ballons rouges montrent l'entrée pour les supporters de Manchester United et les ballons bleus : autre entrée pour Manchester City qui mène directement à l'étage




Nous continuons notre périple et arrivons au Musée de l'industrie et des sciences, qui semble constituer une étape indispensable pour tout touriste qui se respecte.

De grandes expos évoquent le passé industriel de Manchester, où est né la révolution industrielle au début des années 1800.

Nous pouvons donc voir des grandes usines textiles, des vieilles locomotives, de vieux avions, moteurs, puis premières voitures, enfin, vous voyez l'idée !

Les animations sont surtout destinées aux enfants, mais le musée est assez grand, et permet de replonger dans le passé assez facilement. C'est surtout l'environnement du musée qui est vraiment agréable à visiter, puisqu'on arrive tout de suite après dans le vieux quartier historique, avec les canaux, la brique, et la multitude de ponts...




Manchester se révèle alors vraiment jolie, à l'opposé des clichés qu'on peut avoir.

25 oct. 2011

Publicité !

Et non, je ne viens pas vous parler du fait qu'il y a des pubs toutes les 10 minutes à la télé anglaise, je préfère moi aussi faire un peu de publicité. Pas pour un shampoing qui démèle trop bien les cheveux, ni pour une voiture qui roule vraiment vite... non, non... 

Ce petit intermède publicité a pour but la promotion du tout beau, tout nouveau numéro de « Décloîtrés ». Ce magazine, publié aujourd'hui sur internet, est entièrement conçu aux quatre coins de la planète par des étudiants de Sciences Po Rennes, de la rédaction à la publication en passant par la mise en page.
Un des cloîtres de Sciences Po Rennes

Je devance la question, en expliquant le nom du magazine : « Décloîtrés » tire son nom de la nostalgie des étudiants de ne plus vivre lors de l'année obligatoire à l'étranger dans nos fameux cloîtres républicains, lieu où tous les étudiants se rassemblent continuellement à Sciences Po Rennes.





Au menu de ce nouveau magazine, un dossier spécial Culture&travail, de Saint-Pétersbourg à Séoul en passant par la Suède... Expérimentez virtuellement l'ambiance de la coupe du monde de rugby en Nouvelle-Zélande, ou encore la rencontre avec un gérant de coffee shop aux Pays-Bas. Il y a aussi un petit article écrit par...moi !

Bonne lecture à tous !
Rendez vous sur http://www.decloitres.fr/ 

ou ci-dessous : 

18 oct. 2011

Vivre en colocation...

Nous n'avons pas abordé le sujet sur le blog, mais c'est quelque chose qu'on nous demande souvent : comment ça se passe la vie à plusieurs ?  
La vie en coloc, pour nous c'est se partager une grande maison à 6.
Une petite présentation s'impose :

–    il y a d'abord nous (oui, oui), au 2ème étage, avec notre salle de bains rien qu'à nous
–    il y a Akiko, Jjune et Kévin au 1er étage, et Jey au rez-de-chaussée. Tous les quatre se partagent une salle de bains au 1er.
  • Akiko est d'orgine japonaise. Elle a 32 ans et est revenue à l'université pour, à terme, travailler dans des ONG humanitaires.
  • Jjune est thailandaise, elle est née en juin, (et s'appelle Jjune ah ah ah) mais je ne sais pas quelle année. Après une licence de pharmacie à Bangkok, elle a débarqué à Birmingham pour des études de marketing international. Le lien ? Elle veut bosser dans le marketing pour de grands groupes pharmaceutiques comme Sanofi Aventis.
  • Kévin, lui, est un peu moins exotique... il vient de la fac de Lettres de Poitiers, a 19 ans, et passe son année Erasmus à Bimingham car sa petite-amie, est anglaise et originaire de ce petit bout d'Angleterre...
  • Enfin, il y a Jey.  Il se dit indien, mais a la nationalité allemande, sa famille ayant fuit l'Inde après des guerres civiles. Un indien donc, qui n'a jamais été en Inde, a vécu 12 ans en Allemagne et 9 ans à Londres. C'est la première année qu'il étudie à Birmingham, car l'université est bien réputée pour ce qu'il souhaite devenir : ingénieur-chimiste.
Notre coloc, c'est donc beaucoup de cultures différentes, avec un seul langage : l'anglais. Et ça, c'est pas forcément le plus facile : si, au lycée, on nous apprend à dire
"l'auteur montre le caractère particulier du personnage dans cet extrait", ou à Sciences Po "la remise en cause du libéralisme est visible dans cette caricature", on se retrouve souvent très embêtés lorsqu'on veut dire des mots tous cons, du type "poivrons", "poelle" "robinet", "plafond", "moquette"!


Quand on a pas google translate ni un dictionnaire à proximité, et qu'on veut dire « oh, tu fais des crevettes ? J'adore ça »... on se lance dans de grandes paraphrases, qui donneraient en français
« oh, tu cuisines des trucs roses et blancs qu'on trouve dans la mer ? J'adore ça » !



Vivre en coloc, c'est aussi devoir s'organiser : comment on paie les factures ? Qui sort les poubelles ? Qui remet un nouveau sac dans la poubelle ? Qui passe l'aspirateur dans le salon ? Qui lave le four et le micro-ondes? Qui essuie les miettes sur le grille-pain que tout le monde utilise ?
C'est pas toujours évident, mais ça se fait plus ou moins naturellement... Nous n'avons pas établi de planning, chacun lavant sa vaisselle et plus ou moins ce qu'il salit.


Bon, personne n'a encore trouvé le temps de laver le four, qui était vraiment sale quand on a emménagé. Du coup, personne ne l'utilise. Personne non plus n'a encore passé l'aspirateur, mais ça se voit pas trop, y'a de la moquette... Quelqu'un a lavé le micro-ondes (c'est pas moi), et, souvent, je nettoie souvent les miettes sur le grille-pain. De temps en temps, je m'occupe aussi des poubelles... Mais c'est toujours une bataille, car les poubelles sont remplies à ras bord (à 6, ça se remplit vite), jusqu'à ce que quelqu'un ait le courage de mettre un nouveau sac ! C'est une grande satisfaction quand tu reviens une heure plus tard et que quelqu'un l'a fait entre-temps … En résumé, c'est pas toujours facile, mais ça se fait plus ou moins.
Enfin, nous ne partageons pas la salle de bains avec les autres, et ça c'est un gros point positif... On est tranquilles et on évite les situations embarrassantes, comme il y a deux semaines où Jjune a surpris Jey sous la douche !

 Mais notre coloc, c'est avant tout un échange entre cultures, manières de vivres et habitudes différentes. Souvent on se croise, parfois on mange ensemble. Pas tous les soirs, midis ou matins... Chacun a ses horaires différents, comme Jjune qui prend son repas le soir souvent vers 17h, ou Jey qui prend parfois son petit-dej à 14h. Quand nous, on prend notre déjeuner ou notre goûter aux mêmes heures, il arrive qu'on mange ensemble.
Comme vendredi dernier, où François et moi mangions devant une débilité à la télé anglaise vers 21h, et où nous nous retrouvons avec Akiko (la japonaise, pour rappel). On teste le riz japonais et les nouilles chinoises, et on partage un bon camembert bien-coulant français.

On discute de nos habitudes, de notre façon de voir les choses. C'est parfois frustrant de parler anglais, de ne pas pouvoir trouver le mot exact pour expliquer notre culture....
Mais c'est aussi, pour la première fois, se sentir fier d'être français quand on entend :  "mais c'est presque gratuit la santé en France ? Vous ne payez pas 5000 € par an pour étudier ?" et se retrouver bêtes  quand on entend "mais pourquoi ?"... Comment expliquer vraiment son pays à des étrangers ? Des choses qui nous paraissent si simples et évidentes prennent une toute autre dimension.
Quand j’entends, Akiko me dire : "mais vous pouvez avoir des enfants sans vous marier en France?", ce n'est pas facile de répondre "oui, évidemment!". On se rend vite compte que les différences culturelles sont profondes, à la fois dans nos manières de penser et notre façon de se comporter.
C'est parfois futile, comme lorsque Akiko baisse continuellement la température disponible au chauffe-eau. Notre évier comporte 2 robinets, un pour l'eau froide et l'autre pour l'eau chaude, mais elle n'est pas habituée à mélanger l'eau froide et l'eau chaude pour faire de l'eau tiède pour laver la vaisselle par exemple... Elle préfère donc baisser directement l'eau chaude disponible dans toute la maison...C'est ainsi qu'on a toujours froid quand on prend notre douche !

Nous avons aussi été surpris quand Jey, Jjune et Akiko, sont allés demander à l'agence des choses assez chères. Ils ont donc exigé un nouveau frigo, un sèche-linge, une sonnette, un numéro sur la porte, un nouvel aspirateur... Qui irait demander ça à son proprio une fois installés dans la maison en France ?

 
(Pour la petite histoire, nous avons gagné un frigo grâce à eux !)

Nous vivons donc dans un univers vraiment enrichissant, et parfois étonnant. Par exemple, lorsque la thaïlandaise nous dit que ses amis adorent regarder les matchs de foot français et anglais, et qu'elle a déjà entendu parler du PSG et de l'OM... Ou encore lorsque la japonaise nous dit que son film préféré est Amélie (traduction anglaise de notre "le fabuleux destin d'Amélie Poulain")...


Enfin, dimanche dernier, nous avions décidé de faire, tous ensemble, un « vrai » dîner, chacun cuisinant une spécialité de son pays...
 Nous avons fait goûter du fromage, du vin et bien entendu, des crêpes...
François aux crêpes (vous pouvez voir nos deux frigos!)
Apéros japonais (sortes de cacahuètes)
Fondants aux chocolat de Kévin, et appareil pour cuire le riz, très commun en Asie
Nourriture japonaise et thaïlandaise, assez épicé !

12 oct. 2011

Étudier dans une université anglaise...

Après deux semaines d'intégration et deux semaines de cours, je commence à avoir une réelle idée du système universitaire britannique. Il continue néanmoins à m'étonner chaque jour, et pas toujours positivement.


"Welcome talk"
Le premier jour, nous sommes accueillis par un discours d’accueil, assez surréaliste. Devant la centaine d'étudiants étrangers, trois personnes se succèdent, toutes là pour nous lancer des fleurs...
« Que vous êtes braves ! Que vous êtes courageux ! Vous avez été sélectionnés parmi les meilleurs universités du monde, vous êtes une vraie chance pour notre école... Vous êtes probablement plus intelligents que nos propres étudiants...Encore bravo et merci ».
Après nous avoir présenté brièvement l'histoire de l'université, ils nous montrent en quoi celle-ci va révolutionner notre vie. « Notre université est la 1ère après celles de Londres en terme d'employabilité...Nous sommes très bien classés, notamment pour les matières scientifiques ».

Ensuite, on nous présente sur le power-point 4 messieurs super-costauds, et on commence à nous expliquer qu'ils sont là pour assurer notre sécurité. Ainsi, il y a des caméras partout dans l'université, avec 4 mecs à côté de la réception qui passe leur temps à regarder les images. Mais ce n'est pas tout ! L'université a de « très bonnes relations avec la police de Birmingham », il ne faut pas hésiter à les appeler en cas de besoin, « ils sont très gentils » … C'est assez surprenant pour moi qui m'imagine alors 4 agents de sécurité dans le cloître à Sciences Po, se déclarant amis avec la police municipale de Rennes...
Je ressors de là un peu surprise, mais je me rend vite compte qu'il va falloir s'y habituer. La communication est au cœur de tout dans cette université ! Nous avons le droit à des petits papiers sponsorisés pour tout et n'importe quoi, et de larges écrans plats un peu partout dans l'université affichent eux aussi tout et n'importe quoi...
Imaginez un énorme écran plat affichant « Bienvenue aux nouveaux étudiants », à coté d'un autre affichant quelques horaires de bus, puis d'un autre à propos d'un changement de cours, puis un sur le site de l'université, puis un autre avec...rien. Un bon vieux panneau d'affichage avec des punaises ? Vous rigolez ou quoi ? Vaut mieux acheter un grand écran plat, ça peut toujours servir !


Aperçu sud du bâtiment principal, au milieu en bleu et rose quelques ascenseurs
Je me promène ensuite dans les couloirs, et vois des dizaines de grandes photos en noir et blanc, avec un cadre aluminium.
Ce sont des étudiants, des profs, du personnel administratif, affichés là avec une petite légende expliquant leur rôle dans l'université.
Il faut dire que j'ai le temps de lire les légendes, étant donné que je passe mon temps à me perdre dans cette université gigantesque...



Le bâtiment principal compte 8 étages, et 4 directions : nord/ sud/ ouest/est. Tous les jours, j’arrive au moins 10 minutes en retard, énervée, après avoir fait le tour du bâtiment...Pourtant, j'ai le sens de l'orientation, mais ils trouvent que c'est plus rigolo sûrement d'indiquer l'ouest, l'est et le nord par un panneau au sud ...


Quand je vous dis que la com' est partout... Ici, le logo sur une grue!
Je me dirige vers la bibliothèque, ouverte ici de 8h le matin à 11h le soir, puis 24h/24 tous les jours de la semaine à partir de décembre. Ici, aussi, tout est basé sur la com'. Le rez-de-chaussée de la bibliothèque est entièrement occupé par un café, des canapés classes, et des ordis, dont des apple Imacs. Deux personnes passent leur temps à vérifier que personne n'entrent s'en frauder... Les 3 autres étages semblent en revanche assez proche d'une bibliothèque universitaire française.



Si vous avez le courage, vous pouvez me suivre à la Students' guild, le bureau des étudiants local. Si à Sciences Po, il s'agit d'une association étudiante sympa qui organise des soirées, ici, c'est une toute autre dimension ! Il y a un bâtiment entier qui leur est consacré, avec à l'accueil, un étudiant qui travaille pour le compte de l'université. Sur votre droite, il y a un magasin, où il est possible d'acheter trousse, agendas, classeurs, mugs, tee-shirts, pulls, à l'effigie de l'université. Plus loin, un subway, un café et un bar. (il n'y a pas de restaurant universitaire en Grande Bretagne). Au centre, une grande salle avec des écrans plats , où les soirées sont parfois organisés. Lors de la première soirée d'intégration, nous avons ainsi pu regarder des vidéos Youtube sur les écrans...


Vous pouvez continuer votre petit tour sur le campus et découvrir le « multi-faith centre ». Il s'agit d'un lieu pour venir prier et discuter, et ce, pour n'importe quelle religion. 
Plus loin, vous pouvez même venir célébrer votre mariage sur le campus ! Je me rappelle d'ailleurs d'une des toutes premières journées à Aston, où, cherchant les toilettes, je me retrouve en plein milieu d'un mariage, un vendredi après-midi. Une personne chargée de l'administration m'a vite repéré avec mon look d'étudiante, qui dénotait face aux tenues classe du mariage...

Quelques images du campus :





Évidemment, toutes ces infrastructures ne sont pas gratuites, et les étudiants le savent bien. Il faut compter entre 5000 et 10 000 € l'année universitaire, sachant qu'il faut toujours faire 3, 5 ou 8 ans à l'université pour avoir un diplôme... Faites le calcul !

Vous vous dites certainement que derrière tout ça se cachent de supers cours, méga intéressants, où les profs sont trop des génies...

Mon emploi du temps
Première surprise : j'ai un emploi du temps plus que léger, avec 12 heures de cours par semaine. J'ai donc cours seulement le lundi et le mardi.

Deuxième surprise : chaque cours est censé durer deux heures, mais en réalité, ils durent très souvent une heure et demie. 
« Je sais, c'est dur de commencer les cours à 9h... vous avez l'air fatigués... bon, je vous laisse partir, à la semaine prochaine » (25 minutes avant la fin)

Troisième surprise, les cours... ne sont pas vraiment des cours ! Il y en a plusieurs types :
  • celui où le prof lit son power-point, puis s’interrompt pour demander leur avis aux élèves toutes les 5 minutes. « demander à votre voisin ce qu'il pense de Durkheim »
  • Celui où le prof décide de ne pas faire de cours. Par exemple, le cours de « British politics since 1945 ». J'imaginais, assez bêtement, suivre un cours d'histoire sur la politique britannique (système, partis, évolutions idéologiques...). Ah mais non ! Le prof nous propose de faire le cours tous seuls, chez nous, avec des bouquins, et de venir en cours pour discuter de nos opinions politiques. A 50 dans la salle. 
     
  • Celui où le prof se croit au collège. Ça c'est les cours pour les internationaux. Nous sommes deux/trois français avec 45 chinois dans une salle, et on nous explique que la préhistoire bah... y'a pleins de mystères avec des gros cailloux, des druides et Stonehenge...

Un point commun à tous ces cours : les profs nous donnent de longues listes de livres à lire. C'est à nous de faire le cours. 
Hier par exemple, nous avons vu en cours de sociologie du crime toutes les approches théoriques sur les crimes. A Sciences Po, ce cours de 1h aurait fait l'objet d'un semestre entier. Ici, le prof nous dit deux mots sur chaque théorie, et à la semaine prochaine ! 
Les élèves paient 5000 à 10 000€ chaque année pour avoir le droit de lire.

Une dernière chose, les profs communiquent beaucoup par mail. Hier matin, je me suis ainsi retrouvée en cours de maths, n'ayant pas vu le mail concernant le changement de salle... Après un quart d'heure, et quand on m'a demandé de faire des équations, je suis partie plus ou moins discrètement !




En résumé, je suis souvent déçue. L'éducation est la base d'une société méritocratique, mais très souvent les anglais ne peuvent y accéder. Peut-être vous souvenez vous des manifestations étudiantes en Angleterre l'année dernière, quand le gouvernement de Cameron avait annoncé un triplement des frais de scolarité...
Je pose évidemment un regard très franco-français sur un système bien diffèrent du nôtre, mais je ne peux m'empêcher de penser que j'ai beaucoup de chances d'étudier en France. 
Les cours sont d'une qualité largement supérieure, pour un prix absolument incomparable. Alors oui, nos bâtiments sont parfois vieux, parfois des profs sont absents... mais il y a toujours un respect pour l'éducation, non entravé sans cesse par l'argent.

8 oct. 2011

Coup de coeur pour Oxford


Nous avons décidé, sur un coup de tête, de prendre un bus direction Oxford, à 1h45 de Birmingham. En Angleterre, les gares routières sont très développées, on peut traverser le pays en car... Imaginez-vous faire Brest-Marseille en bus pour 15€ ? Ici, pas de problème, et les cars sont très confortables. Certains ont d'ailleurs le Wifi.

Petite carte pour situer Oxford



Pourquoi Oxford ? On avait envie de bouger, de voir du pays, et on nous en avait dit que du bien...
Nos tickets en poche, deux-trois affaires dont l'indispensable appareil-photo, et nous voilà sur la route, direction le sud.

Moi en robe, François en petite veste, nous faisons aveuglement confiance au soleil qui brille à Birmingham...



Deux heures plus tard, nous voici arrivés dans la ville. Il fait froid. On continue à marcher. En fait, il fait vraiment froid. Direction les magasins pour un pull.
(Ce petit aparté pour vous dire qu'il est normal si on a l'air d'avoir pris 5 kilos sur les photos qui vont suivre) (Oui, j'ai craqué pour le pull grosse-touriste-je-suis-pas-à-Oxford-University-mais-un-peu-quand-meme)

En marchant, on découvre une église...puis deux...puis trois... En fait, il y en a partout ! L'université d'Oxford compte 41 colleges, avec chacun sa petite église.



















La ville est franchement magnifique ! Le dépaysement est total, on ne voit plus de briques rouges. Birmingham, la ville industrielle semble très loin.
Les bâtiments sont harmonieux, datant tous du Moyen-Âge.


Le pont des soupirs... (so romantic!)
Sheldonian theatre, au sein de l'université d'Oxford









Murs de l'université d'Oxford
Dans chaque recoin de la ville, on aperçoit des grands cloîtres. Il y a des colleges partout !

 


















Chaque petite rue est différente des autres, on ne sait plus où regarder.
Nous avons pris plus de 300 photos, impossible de toutes les mettre, dommage...


 
On marche sans vraiment regarder la direction, 
et puis on arrive à Christ Church... 
Christ Church a été construit en 1525, et sert à la fois de cathédrale et d'université.


 Le week-end dernier, nous étions partis sur les traces de Tolkien. Ici, c'est davantage celles d'Harry Potter que nous suivons (bien que Tolkien ait vécu lui aussi à Oxford)... Je suis fan de la série.  
Chacun ses points faibles, hein ! Pour excuse, tous ceux nés en 1990 sont fans.
La salle de réfectoire de Christ Church a servi de lieu de tournage pour la grande salle de Poudlard dans le film.
En sortant, on voit les grands escaliers, eux aussi célèbres pour les fans d'Harry Potter. 

Nous, à l'endroit où Mac Conagall fait l'appel dans le 1er film

Il y en a aussi pour les fans d'Alice au pays des merveilles, puisque Lewis Caroll a écrit son histoire ici.

Pour le coup, ni François ni moi sommes fans, donc on s'en fout un peu. Je vous rassure, François a pu aussi apprécier Oxford, puisque Dr House (Hugh Laurie) est né et a habité ici.






Tour Carfax








 Nous continuons vers la tour Carfax, située au centre de la ville.  
Petite anecdote ; son nom vient du français « carrefour » et « axes »...










  

Se perdre dans la ville est vraiment agréable, on découvre plein de petites choses.

On remarque très vite un mode de transport que nous avions encore jamais vu en Grande Bretagne : le vélo ! Incroyable, les britanniques l'utilisent aussi, ou du moins à Oxford.

J'exagère un peu, mais on a été impressionnés par le nombre de vélos partout dans la ville. Certains sont sur de grands parkings, d'autres accrochés sur les grilles des églises... 

Il y a un problème dans cette ville semble-t-il !



Tombée de la nuit, Oxford


Ici, la nuit tombe plus tôt, et les visites se terminent aux environs de 16h. Les magasins ferment vers 18h... 
 On n'a donc pas le temps de tout voir.


Comme on est de grands baroudeurs, on décide, sans l'avoir prévu, de rester dormir sur place. On se trouve une chambre dans une auberge de jeunesse. 
Bon, pour le coup, c'était pas top, puisque c'est la semaine d'intégration de tous les étudiants d'Oxford. 

On a dormi dans une chambre de 12 personnes avec des mecs et des nanas de 17 ans, complètement bourrés qui allument la lumière à 3h , 4h du mat'...mais c'est l'aventure, hein !





Museum of Art, Oxford
Le lendemain matin, on se fait la visite du musée d'art d'Oxford. Très intéressant, et là aussi, complètement gratuit. 
(ça nous change de Birmingham où les musées sont tous à au moins 5/10 € par personne)
Un aperçu du Château





On enchaîne avec le château d'Oxford, situé dans le centre-ville, et construit en 1071. Au 18ème siècle, il devient la prison officielle d'Oxford, jusqu'en 1996. 


Avec le guide
Le guide, bien que parlant très vite anglais, est vraiment intéressant. Il nous fait une petite pièce de théâtre en live, nous emmène dans les sous-sols (crypte), puis dans les anciennes cellules de prison.


 











La visite est morbide, on a le droit aux descriptions des travaux forcés sous l'époque de la reine Victoria, et à beaucoup de squelettes. 

C'est assez marrant. Bon, pas vraiment, mais vous avez compris ce que je veux dire.










Nous repartons d'Oxford des images plein la tête, direction le bus vers Birmingham. 
Sur la route, nous apercevons des champs entiers de moutons anglais, sous la pluie. 
La Bretagne n'est pas loin.