8 nov. 2011

Nouvelles fraîches britanniques

Histoire de ne pas vous montrer que des photos de notre petite vie, nous avons décidé à l'unanimité, de parler aussi de la société dans laquelle on vit.
 Alors de quoi on parle en ce moment à la télé en Angleterre ?


Les breaking news de la BBC depuis deux mois, c'est un peu de politique, beaucoup d'économie, beaucoup de météo, un peu de social et des faits divers. 





Les gros titres du mois de septembre et octobre concernaient la « Dale Farm ». Il s'agit du plus grand camp occupé par les gens du voyage depuis les années 1970.
Environ 1000 personnes y habitent, plus ou moins illégalement. Une autorisation temporaire avait été accordée par le secrétaire d'Etat, tout en affirmant chercher en parallèle un site adapté aux gens du voyage.
Évidemment, la situation s'est enlisée, aucun site n'a été proposé en remplacement, et des tensions toujours plus vives sont apparues avec la population locale.
Fin aout, après des contentieux juridiques, la police a donc commencé à évacuer la population des gens du voyage. Mais avec beaucoup de difficulté, les familles visées refusant de partir.
Marche en faveur des gens du voyage
 Nous avons donc pu voir de nombreuses images de policiers affrontant violemment les familles.
On a beaucoup parler de ces affrontements au Royaume-Uni, car on estime à plusieurs milliers d'euros les frais engagés par la police pour faire déplacer les gens du voyage (aide juridique, expulsion) puis restaurer les lieux (clotûres, murs).
Ce genre d'affaires semble assez similaire a celles qu'on peut avoir en France, à la différence près que les gens du voyage sont principalement d'origine... irlandaise.




L'autre gros titre du moment, ce sont les « indignés » qui se sont installés dans beaucoup de villes d'Angleterre, et surtout à Londres. Ce mouvement va de pair avec les indignés espagnols (puis planétaires). Ils revendiquent une prise de conscience des abus du capitalisme et une plus grande transparence politique. Dans un pays ou « business is business », les valeurs mises en avant par les indignés trouvent un écho limité. J'ai eu l'occasion d'entendre beaucoup de britanniques se plaindre de ces protestataires. Un article dans le Daily Mail il y a quelques jours a décrit comme inadmissible ce mouvement : un couple de mariés n'a pas pu faire de jolies photos de mariage devant la cathédrale, à cause des tentes disgracieuses des indignés.
"Capitalisme is crisis" Cathédrale St Paul, Londres
Toutefois, on en parle beaucoup, notamment lors de la fermeture de la cathédrale St Paul à Londres liée aux trop nombreuses tentes qui campent devant. Pour la première fois depuis la 2nde guerre mondiale, la cathédrale, située au coeur de la City, a fermée ses portes, et ce, pour des raisons politiques. L'Eglise et la ville de Londres sont divisés face au mouvement : quelques écclésiastiques soutiennent la remise en cause du libéralisme, d'autre au contraire ont démissionné de leurs fonctions. Une action en justice est envisagée, après que David Cameron ait annoncé qu'il soutenait le droit de grève, mais pas celui de « planter sa tente n'importe où à Londres ».
Photo prise à Nottingham le week end dernier.

 

Enfin, ici aussi on parle de la crise économique et politique européenne. C'est assez amusant de voir le regard que portent les britanniques sur les difficultés liées à une monnaie qu'ils ont refusé d'adopter. Évidemment, il y a, comme en France, la description des faits économiques, les explications, les réactions face au référendum grec, etc. Souvent, les journalistes insistent sur le risque d'effet domino pour le Royaume-Uni. Traditionnellement, les britanniques sont eurosceptiques, et la crise n'a fait que confirmer ce sentiment. 
Fin octobre, les conservateurs ont déposé une motion à la chambre des communes, demandant à David Cameron l'organisation d'un référendum sur l'appartenance même à l'Union Européenne. Ainsi, les membres de son propre parti ont obligé Cameron à défendre l'Europe, avec notamment une phrase très juste : "quand la maison de votre voisin brûle, votre premier réflexe devrait être de l’aider à éteindre les flammes, pas d’empêcher les flammes de toucher la vôtre"
Voici où en est le Royaume-Uni aujourd'hui : le pays souffre de la crise économique de ses principaux partenaires, et adopte les mêmes réformes que les pays de la zone euro : plan de rigueur et sauvetage des banques. Sans pour autant faire parti de la zone euro.

D'ailleurs, les propos de Nicolas Sarkozy, qui, selon le Guardian, aurait lancé à Cameron un beau "shut up" (ta gueule) lorsque ce dernier voulait participer au sommet de l'eurozone, ont beaucoup choqué les britanniques, et renforcé le sentiment anti-Europe.
L'Europe, entre partenariat et rivalités...








Et les émeutes de cet été ? Je n'en ai jamais entendu parler ici. En revanche, la météo, comme ailleurs, occupe beaucoup de conversations...

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