19 janv. 2012

Le stress des exams

Au lieu de manger des yaourts bio de Danone, j'ai trouvé une bonne solution pour apprendre à surmonter le stress des exams : étudier en Angleterre.

Évidemment, je compare toujours avec ma situation en France. C'est plus facile que de comparer avec le système allemand/belge/argentin/chinois/oun'importequelpays que je ne connais pas du tout, hein... Bref, avec mon petit regard très franco-français, je suis parfois surprise par nos voisins Anglais qui sont censés de ne pas être si différents de nous...


Donc voilà, si tu es à Sciences Po à Rennes, tes exams c'est ça :
  • Le 3 janvier après 2 petites semaines de vacances, tu commences tes deux semaines de partiels. Chaque jour, tu as un exam de 4 heures. Le lendemain, tu recommences. Quand tu as des options, ou pour les langues, c'est 3h de plus l'après-midi. 
  • Tu passes tes vacances de noël et ton réveillon du nouvel an à penser à l'unique sujet que tu auras sur ta table quelques jours plus tard. 
  • Si tu es en deuxième année, tu as en plus le petit stress : ta note détermine le lieu où tu iras passer ton année à l'étranger.


  • Donc, tu te bats intérieurement avec le modèle IS-LM en économie, tu pries pour que le 15ème siècle en Turquie tombe, tu apprends par coeur le nom/date exacte de 60 arrêts du Conseil d'Etat dans ton GAJA, (le seul dont je me souviens est l'arrêt Morsang-Sur-Orge de 1995) (oui, j'ai regardé sur Google "affaire du lancer de nain", j'ai déjà tout oublié)... 
  • Bref,  tu t'organises méticuleusement pour faire le moins d'impasses possibles, tout en priant pour ne pas avoir moins de 2 notes en dessous de 7/20 et aller direct au rattrapage dès le 1er semestre...


En revanche, si tu es perdu en plein milieu de l'Angleterre, tes exams c'est ça :
  •  On t'a donné du 15 décembre au 15 janvier pour réviser. (sans compter les "semaines de lecture" où tu n'as pas cours en novembre, afin de te laisser "lire") 
  •  Tu n'as pas 10 matières, mais 6. Tu n'as pas 6 exams mais 3.
    • Tu as 2 exams à faire tout seul chez toi. On te donne les 5 sujets au choix 2 ou 3 mois à l'avance. Tu dois écrire 1000 mots, soit 3 pages. Tu dois les rendre vers le 15 janvier.
    • Tu as 1 exam pour ton cours sur les Médias britanniques qui consiste à faire 500 mots en groupe de 4 personnes pour présenter un journal où tu n'écris pas les articles, tu mets juste des photos et un résumé, ça ira. Plus de 100 mots, par personne, quand même.
    • Tu as 3 autres exams sur table, dans la deuxième semaine de janvier :
      L’anagramme de "Stressé" est "dessert" en anglais
 
  • C'est alors que tu entends une Anglaise lever la main en cours : 
"euh, Madame, je vais pas pouvoir faire l'examen car j'en ai un autre le même jour -ah bon.? A la même heure ? -Non, c'est l'après midi et le votre c'est le matin. -ah oui, c'est un peu embêtant, essaies de voir avec les organisateurs si tu peux changer..."
(4 heures d'examen le même jour! Waouh) 


  • Chaque exam dure 2 heures. Tu as 2 questions au choix sur 8/10 questions. Le prof t'a clairement dit de ne réviser qu'un quart de ce qu'on a "vu" en cours, car sinon, tu révises pour rien...
  • Donc, le jour de l'exam, tu arrives, tu choisis tes questions...Tu cherches partout un possible brouillon pour faire une espèce d'intro/plan/conclusion. Ou au moins noter tes idées.  Tu regardes autour de toi, et tu t'aperçois qu'en fait, les Anglais écrivent tout ce qui leur passe dans la tête, sans aucune structure, tout d'un bloc. Pas besoin de brouillon, donc. Toi, tu as été formaté, tu ne peux pas rendre un semblant de dissertation sans un 2 parties-2 sous parties... Tu te bats donc avec le verso du sujet de l'exam pour écrire un minimum de plan... Sauf que, vu les questions de l'exam, tu peux toujours essayer de faire un plan en moins de 10 minutes :
      • 1) qu'est ce que le libéralisme ?
      • 2) En quoi la révolution française a contribué à former les États modernes ?
  • Tu as donc 1 petite heure par question, sans brouillon, en anglais, pour répondre à des questions qui vaudraient le coup d'y passer au moins 6 heures...
  • Tu essaies de te remémorer des trucs sur les sujets, des auteurs, etc. Mais bon, après tu penses à ta prof : "surtout, si vous vous rappelez pas des auteurs ou théoriciens,ne vous inquiétez pas, écrivez "un auteur a dit ça" et ça passera..."










  • Dernière option, tu peux aussi avoir un exam, où le prof t'envoie par mail le sujet une semaine en avance. Tu dois donc choisir un sujet, et ensuite, tu dois arriver le jour de l'exam sur table, avec une feuille A4 où tu notes tout ce que tu veux dessus. Pratique, rien à apprendre














 Cette photo n'est pas de moi. 
D'ailleurs on n'a pas le droit à amener de la nourriture, 
à part en prouvant le besoin avec un certificat médical



  • Tu sais qu'il ne faut pas avoir 50/100 (soit 10/20 pour nous) mais 40/100 pour réussir à l'examen. Donc tu n'as pas besoin d'avoir la moyenne.


Bon, après je fais la maline, mais écrire un anglais c'est pas évident quand tu n'es pas.. un anglais comme tous les autres qui passent l'examen. Surtout quand, au lieu d'écrire que tu es dans le programme Erasmus, tu fais comme moi, tu écris que tu es en 2ème année, cursus anglais normal...


Pourquoi j'écris ce petit billet ? Surement pour pouvoir le relire l'année prochaine, sourire, et me dire... ahhh, Erasmus, c'était le bon temps. (avec la voix d'une petite vieille qui sait déjà tout de la vie). Bref, le retour à la vraie vie universitaire française va être difficile.



Elodie

10 commentaires:

  1. Sentiments complètement partagés Elodie :). Pour ma part j'ai même un exam qui est un vrai ou faux. La 4A va faire mal...

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  2. Finalement ça ressemble beaucoup à la fac française ;)

    Agathe

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  3. Merci pour ton commentaire !

    Les étrangers qui viennent chez nous passer leur Erasmus doivent souffrir quand même...
    Je pense à l'année dernière quand un Coréen était venu me voir pour que je l'aide à faire sa dissert' sur Pierre Mendes France. A rendre à Claire Toupin Guyot... ça doit faire mal !

    J'ai presque hâte de retrouver des vrais cours, avec des vrais sujets, avoir la petite excitation du sujet qui tombe, sourire quand tu tournes la page et que tu vois "Grandeurs et décadences des principes budgétaires", pleurer quand tu vois "Les Grecs et l'Empire ottoman".
    Bon, l'année prochaine je serai nostalgique, je pense. Jamais contente en fait !

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  4. @ Agathe : tu crois ? y'a quand même plus de 3 exams par semestre dans les facs ? Parmi lesquelles tu as pas le choix entre 8/10 questions? ... Rassures moi ! (lol)

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  5. Haaa nous aussi ça va bientôt être la période des exams (mais en février, vu qu'on a commencé tard!). Sauf que je n'en ai pas :) Je valide mes cours par des Hausarbeit+ Referat, en gros j'ai fait un exposé et maintenant je dois écrire une dizaine de pages sur le sujet de mon exposé, un peu plus problématisé quand même.
    Réjouissez vous, nous on a notre Bachelor Arbeit à écrire (j'en pleure déjà): 30 pages en allemand sur un sujet que tu veux, avec un prof qui te "soutient" et te corrigera ensuite...on va passer de bonnes vacances!
    Ca fait plaisir de lire ton blog Elo ;)

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  6. 30 pages en allemand...
    What a nightmare !!!
    Bon courage

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    1. Big lol... "si vous ne vous souvenez pas de l'auteur, écrivez "un auteur a dit...""... J'en connais qui aurait sauté au plafond en entendant ça !
      Vos articles sont bien sympathiques et instructifs !
      Bisous les british dindonneaux !
      Grosse Julie.

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    2. Merci pour ton commentaire...
      Moi j'ai toujours du mal à y croire. Tu sais, quand tu es entourée d'Anglais qui commencent à écrire aussitôt qu'ils recoivent leurs copies, sans intro, sans plan, sans rien, tout ce qui leur passe dans la tête... pour une question du type "qu'est ce que le libéralisme?" tu te sens seule, et tu repenses à tes 6h de DS en prépa, tes "1page et demi d'intro c'est bien pour bien définir le sujet" ... AHAHAHA je repense souvent à certains profs !

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    3. Grave... tu passes d'un extrême à l'autre: de "si vous ne vous souvenez pas de l'auteur, tant pis pour vos gueules, vous oubliez" à "vous écrivez un auteur a dit que..." Funky le grand écart.
      C'est vrai que c'est super étonnant mais probablement que d'autres choses sont privilégiées comme développer des compétences, des savoirs faire pratiques plus tournées vers le monde pro... (ou pas??!)
      C'est quand même étrange de pas apprendre à organiser sa pensée. Enfin !
      GJ

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    4. Bah en fait je pense que pour les profs, l'important n'est pas de connaitre les choses par coeur, mais de savoir chercher les infos et savoir les retrouver, un peu comme dans la vie pro.
      Genre on te donne le sujet à l'avance, afin que tu réfléchisses à comment aller chercher les infos, etc... L'accent est beaucoup plus mis sur les points clés, les trucs importants. Ici, ils te donneront pas tous les petits détails, les anecdotes, les nuances, pourtant souvent importantes. Notamment en histoire et sciences sociales.
      Je trouve ça quand même bizarre moi aussi, parce que, c'est cool d'avoir des références et des tas de bouquins, mais organiser ses idées, savoir des choses importantes et nuancées... c'est quand même ça se spécialiser dans un domaine d'études. Mais bon apparemment c'est très français de penser comme ça !

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